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21 mars 2007 3 21 /03 /mars /2007 17:45
La seconde famille connue ayant possédé la Gonterie est la famille
Girard – Lechat.

Pour rappel, en 1685 les enfants Raguideau vendent à demoiselle Marie Guionneau femme de François Lepelletier sieur du Grignon demeurant en la paroisse de la Couture au Mans le lieu et bordage de la Gonterie , ainsi que le lieu de la Brosse et les rentes de bleds à percevoir sur les moulins de Coulevé et de la Chesnais proches de la Gonterie. Cette vente fut conclue en échange d’une dette équivalente à la presque totalité de la valeur des biens.

Le Premier Bail de la Gonterie

Un acte du 28/03/1692 devant maître Charles Letessier où François Lechat  bourgeois de la ville passe bail pour 6 années du lieu et bordage de la Gonterie à Charles Rocher marchand et Michelle Chanchevrier sa femme dont ils jouissent dejà. Dans cet acte il est fait référence au bail précédemment passé entre le dit Rocher et Marie Guionneau  femme de feu François Lepeltier sieur du Grignon et qui finira au jour de toussaint 1692 (a donc du commencer en 1686 car la durée d’un bail est en général de 6 ans).
NB : Dans cet acte une phrase a été barrée, il s’agit de « la maison ou est demeurant Julien Bellanger et les bâtiments de la maison ou demeure la veuve Michel Lechat vivant marchand chirurgien » (dont il sera fait mention ci-après), et dans la suite de l’acte il est à nouveau fait référence aux dits Bellanger et Lechat : « pourront néanmoins louer et affermer si bon leur semble des domiciles des dits Bellanger et veuve Lechat à tel prix qu’ils jugeront à propos dont ils toucheront les rétributions » et cette phrase n’est pas barrée => ?

Les transports au moulin de Coulevé pour y recevoir les rentes de Bleds

Un acte du 06/11/1692 devant maître Charles Letessier, où Charles Rocher marchand procureur et ayant charge de François Lechat commis receveur aux aides de la ville du Mans demeurant paroisse du Grand St Pierre (St Pierre la Cour), héritier à cause de sa femme de feu Mademoiselle Marie Guionneau et en cette qualité propriétaire d’une rente de huit charges de bleds mouture valant seigle mesure de Lucé payable en trois termes à percevoir au Moulin de Coulevé, tente de percevoir le dû. Jacques Moncelet fermier du lieu déclare « n’avoir argent ni bled pour satisfaire à la présente réquisition » : nouvel épisode dans cette longue série de requêtes non satisfaites au moulin de Coulevé.

Un acte du 03/01/1693 devant maître Charles Letessier est un nouvelle reconnaissance des héritiers Chesnier aux héritiers Girard. Il s’agit de la rente annuelle et perpétuelle du moulin et dépendances de Coulevé  de huit charges de bled mouture valant seigle due aux héritiers des feux René Raguideau  et Renée Fautras. Les dits Chesnier reconnaissent devoir à Urbain Girard sieur des Landes officier de dragon et à François Lechat receveur des aides de la ville du Mans et demoiselle Marie Girard sa femme enfants de feux René Girard  sieur des Landes vivant avocat au siège présidial et sénéchaussée du Mans et de demoiselle Marie Guionneau femme en dernières noces de François Lepeltier écuyer sieur du Grignon et non commune en biens, la dite Guionneau acquéreuse en son vivant de la rente des dits enfants Raguideau par contrat du 03/12/1685 devant maîtres Sébastien Chesnier et Jacques Doisseau notaires royaux au Mans. La dite rente de 8 charges est payables en 3 termes, 3 charges et demie au jour de Pâques à raison de 16 rais pour charge mesure de Lucé, 3 charges et demie au jour de Toussaint à pareil nombre de 16 rais, et une charge de 13 rais au jour de la fête Angevine et ceci chaque année.
Un autre acte daté du 29/10/1694 nous apprend que François Lechat époux de Marie Girard demeurant à la Couture au Mans, demandent au sieur huissier de requérir le mardi suivant fête des morts les 4 charges et demie de bled mouture valant seigle qui leur sont dues par les héritiers Chesnier, à savoir une charge de 13 boisseaux rais le bois mesure de Lucé dues le jour de l’Angevine du 8 septembre dernier, et 3 et demie à 16 boisseaux dues au jour de la toussaint prochaine, ils s’appuient sur une sentence donnée à Ponthibault le 21/11/1692.
Il faut dire que de tels acte de transport au moulin de Coulevé apparaissent dés 1675 du temps des Raguideau et du fermier judiciaire Denis Joliveau (1675 : le 14/04, le 09/09 et le 01/11; 1679 : le 02/04 et le 01/11).
Un nouvel acte du 02/04/1697 devant maître Charles Letessier est sur le même sujet à la demande de François Lechat receveur de la capitation de la noblesse de cette province du Maine.

Acte au Mans :

An acte passé le 16/12/1692 devant maître Jacques Doysseau nous apprend encore que François Lechat bourgeois et Marie Girard sa femme demeurant au Grand St Pierre se font fort de Daniel Girard absent et frère de la dite et héritiers de feu René Girard leur frère.

Ainsi la Gonterie (et les Brosses et les rentes dues par les moulins de la Chesnais et de Coulevé) est devenue la propriété de François Lechat et de Marie Girard par héritage de leur mère.

Désert d'archives :

Puis plus aucun acte ne concerne la Gonterie jusqu’à sa sortie de la famille Lechat en 1747-1748. Il faut dire que les archives notariales de St Mars d’Outillé pour cette période ne sont pas complètes, certaines années sont très peu fournies, d’autres sont en si mauvais état qu’elles ont été retirées de la consultation. C'est Coulevé et les Brosses qui donneront des informations tout au long de cette cinquantaine d'année de propriété.

Le Moulin de Coulevé :

Toutefois le patrimoine St Marsien de la famille Lechat s’est agrandi du Moulin de Coulevé, est-ce par accumulation des rentes non perçues, ou est-ce par simple vente, toujours est-il qu’en 1705 le moulin est toujours la propriété de Jean Morançais marchand et de feue Jeanne Lory de Laigné en Belin (montrée faite le 08/05/1705 devant maître Charles Letessier entre René Bigot meunier sortant et René Petit meunier entrant), et qu’en 1715 c’est François Lechat contrôleur au grenier à sel du Mans et Marie Girard sa femme demeurant paroisse de la Couture qui baillent à René Petit le dit Moulin (tel que le précédent bail du 17/10/1710 devant maître Jean Cornilleau le dit : a priori François Lechat était déjà le propriétaire de Coulevé dès 1710). Un dernier bail du 06/05/1647 devant maître François Cornilleau  où François Lechat seigneur de Bouttigny et de la Chevallerie demeurant au Mans paroisse de la Couture baille pour 6 ans à Pierre Letessier et Anne Dabouineau sa femme le dit moulin à la suite de Louis La Roche, la montrée ayant été faite le 25/04/1747 devant maître François Cornilleau.

«  par eux preneurs de payer de ferme chacun an à 12 paiements 85 boisseaux de bled seigle sec et net comble mesure de Lucé qui est 7 boisseaux par chacun mois et le dernier mois 8 boisseaux, premier paiement  commençant au 25ème jour du présent mois et ainsi coutume de mois en mois et chacun an jusqu’à l’expiration du présent bail, de payer en outre 14 boisseaux de bled seigle ou mouture valant seigle et telles qu’ils sont dus chacun an au jour de notre dame Angevine au seigneur de Segrais, dont le dit moulin est chargé de rente, de payer en outre chacun an les cens et rentes et charges et devoirs dont le dit moulin et domaine sont tenus chacun an vers les seigneurs de fief de quelque espèce et nature  qui’ils puissent être  et aux jours et lieux qu’ils sont dit soit en frarache soit en particulier bien que non exprimé et dont ils apprteront du tout acquis chacun an au dit sieur bailleur , pour suffrages fourniront le sieur preneur chacun an au dit sieur bailleur en sa maison du Mans 4 poulets au jour de St Jean Baptiste, 4 Hallebrans lorsqu’ils seront bons, 4 chapons gras au jour de Noel , et de nourrir sur le dit moulin chaucun an un chien que le dit sieur bailleur leur fournira et dont le sieur bailleur en disposera quand bon lui semblera, fourniront et feront aussi chacun an 6 journées d’homme en droit cheval à l’ordre du sieur bailleur le tout sans salaire et en cas qu’ils n’en soient pas requis, ils en demeureront déchargés, planteront chacun an 2 sauvageaux de pommier poirier noyer ou chastaignier, en feront  des entures en tous ceux qui se trouveront propres qu’ils conserveront des bestiaux à leur possible et les armeront d’épines , pour éparations des bâtiments fourniront le sieur preneur et feront employer sur iceux pendant le cour du présent bail 600 de bons bardeaux neuf de chêne, en feront retourner du vieil levé bon à retourner à proportion, et ramasseront et remonteront ceux qui tomberont pour l’injure du temps, incontinant après leur chute, plus 2 journées de maçon et 2 journée de terasseur servies de manœuvres et fournies de toutes matières le tous ès endroits le plus nécessaire et pour tout le cours du présent baill, répareront chacun an 20 toises de fossés ès endroits me plus nécessaire, rendront le sieur preneur le dit moulin en pareil état qu’il est trouvé par la visite et montrée faite entre le sieur preneur et le dit La Roche par procès verbal de nous notaire attesté le 25 avril dernier.......

Le Bordage des Brosses :

Par ailleurs le bordage des Brosses fut baillé régulièrement, dabord à Nicolas Rocher le 09/05/1692 devant maître Charles Letessier , ensuite par un autre bail du 19/05/1698 toujours devant maître Charles Letessier et toujours à Nicolas Rocher et Jeanne Blot sa femme (pour 43 Livres à payer dans la maison du Mans du sieur bailleur), ensuite par un autre bail du 21/04/1719 devant maître Charles Letessier à Nicolas Rocher le jeune et Jacquine Grassin sa femme (à la suite de Nicolas Rocher son père dont l’inventaire des meubles a été fait le 11 avril et dont la vente sera faite le 4 mai : Nicolas l’aîné était veuf d’un premier mariage de Jeanne Lambert d’où Louis et Jeanne Rocher ses enfants du 1er lit, il s’est remarié avec Jeanne Blot d’où Nicolas et Jeanne et Louise et Marie Rocher ses enfants du 2ème lit), ce dernier bail précise que le preneur devra livrer chacun an en la maison du bailleur au Mans 4 bons chapons au temps de la toussaint, un gâteau au beurre de la fleur d’un boisseau de froment au jour de la Chandeleur, et 2 boisseaux de marrons au temps de leur cueillette, et 2 douzaines d’œufs à Pâques.

Les Notaires du Mans :

Les archives notariales de St Mars ne donnant aucune information supplémentaire, il faut se tourner vers l'immense réservoir que sont les archives notariales du Mans, et là, la recherche n'est pas aisée : Les notaires sont très nombreux, les minutes sont très très nombreuses, la clientèle très volatile (elle passe facilement d'un notaire à l'autre), de plus il y a homonymie entre plusieurs notaires qui ne sont pas forcément sous la même côte (Michel Faribault est en 4E18 et Jean Baptiste Faribault est en 4E14), il faut y aller à tâtons, et la recherche peut être fructueuse.

L'inventaire après décès de Marie Girard :

Une note de l'abbé Esnault m'a permis de retrouver l'inventaire après décès de Marie Girard veuve de François Lechat conseiller du Roi au grenier à sel du Mans, cet acte est du 06/09/1737, il est passé devant Maîtres François Bourgouin et Louis Fouin notaire au Mans. Marie Girard est décédée dans sa maison de la rue des Quatre Roues (actuellement rue du Docteur Leroy) dans la paroisse de la Couture. Elle laisse pour héritiers :
  • Pierre Lechat prêtre de la congrégation de l'oratoire et demeurant avec sa mère.
  • François Lechat sieur des Landes capitaine de cavallerie au cap Français côte de St Domingue.
  • Les enfants de feu André Mathurin Lechat sieur des Landes capitaine d'infanterie à Léoganne côte de St Domingue et de Marie Françoise Boulard représentés par maître François Boulard conseiller du Roi et magistrat en la sénéchaussée et siège présidial du Mans.
Suit un descriptif de tout ce qui est dans la demeure et qui appartient à la défunte mais aussi à Pierre Lechat son fils. Puis, détail très intéressant, il est fait mention de quelques meubles se trouvant en la maison de la Gonterie à St Mars d'Outillé, "mais de si peu de valeur qu'ils ne méritent point le transport sur le dit lieu", à savoir :
  • deux bois de lit garnis de paillasses et deux mauvaises couettes et deux couvertures avec leurs entours de serge verte et futaine, un tourne-broche, une petite armoire à deux battants, un petit coffre de bois et une table ronde le tout estimé à 41 livres ceci appartenant en propre à la dite,
  • et pour le dit Pierre Lechat une poêle et deux grands chenets à pomme de cuivre, mais aussi une table neuve carrée avec le tapis vert, et le grand miroir  carré qui est au dessus,  un petit lit à quenouille avec les rideaux et la paillasse, une grande couette, un chalit et la paillasse, 15 gobelets de verre et toutes les estampes tezes et cadres, toutes les petites chaises de bois blanc, un fauteuil de même, deux grandes tables ovales sans pieds, une courte pointe de futaine blanche, une armoire à un battant pour ses hardes qu'il a fait faire à St Mars, plus une couchette de 4 pieds de large et une carie de toile et une paillasse qui sont dans la cuisine de la Gonterie, et deux douzainnes de serviette de brin roux qu'il a acheté depuis huit jours, et 6 draps de chacun 6 aunes et 6 nappes et 4 taies d'oreillers le tout de beau brin,  4 douzaines d'assiettes de faïence  dont 2 douzaines de petites qui sont à St Mars avec un grand plat potager de cailloux et un huillier de cristal avec 25 bouteilles de verre le tout acheté à la dernière foire de la pentecôte 1736, tous les meubles du dit provenant pour la meilleure partie de la succession mobilière de maître André Lechat prêtre son oncle.
Tous les meubles de la dite veuve sont estimés à  297 Livres Livres et pour le dit à 500 Livres.

NB : il est difficile de dire quelle était l'emprise de l'habitation sur le lieu de la Gonterie par la veuve Lechat et son fils, il est donc certain qu'ils se réservaient un logis de maître mais il est peu probable que la totalité de la maison telle que nous la connaissons aujourd'hui et ainsi qu'elle est décrite dès 1789 (ce que nous verrons plus tard) soit occupée par les dits en 1737.

Cet acte fait état des dettes passives et actives et nous apprenons ainsi que :
  • Il est du au sieur curé de St Mars 5 années de rente foncière de 10 sols affectée sur le lieu de la Gonterie.
  • Julien Manceau fermier du lieu de la Gonterie doit 42 Livres 10 sols pour une demie année de ferme, dont il faut déduite 10 Livres pour livraison d'une busse de cidre  fournie à la récolde dernière.
  • Louis Laroche meunier de Coulevé doit 42 Livres pour le prix d'un cheval à lui adjugé à la vente des meubles du précédent fermier et le courant de la ferme du dit moulin.
  • Félix Picouleau fermier du bordage de la Brosse doit 60 Livres pour une année de ferme.
  • La veuve Lemarié fermière du lieu de la Halgrinière paroisse de Courceboeuf doit 14 Livres pour le restanyt de la ferme.
Puis ensuite, c'est l'inventaire de tous les papiers, parmis lesquels :
  • Une liasse concernant une transaction du 16/04/1655 devant maître Bertrand Brière faite entre demoiselle Arthus veuve de maître Jean Girard vivant sieur des Landes avocat au siège présidial et sénéchaussée du Mans et maitre Jean Girard avocat au parlement demeurant en la ville de Montoire, maître René Girard avocat au siège présidial du Mans, et noble maître Jean Gallois sieur de la Ragotterie conseiller du Roi et son procureur au siège de la prévosté du dit Mans et demoiselle Elisabeth Girard son épouse tous les trois enfants du dit défunt Girard et de la demoiselle Arthus.
  • Une pièce du 10/09/1698 pour la succession de Sébastienne Lelièvre fille majeure à partager entre maître François Lechat conseiller au grenier à sel du Mans, demoiselle Jeanne Lechat, et Charles Letessier notaire royal mari de Marie Lechat.
  • 5 pièces qui sont des titres de propriété du lieu des Bordeaux à Roezé.
  • 12 pièces qui sont des anciens titres de propriété du moulin de Coulevé à St Mars.
  • Une liasse qui sont d'anciens titres de propriété du lieu et bordage de la Halgrinière à Courceboeuf.
  • Une liasse qui sont d'anciens titres de propriétés pour 10 quartiers de vignes au clos Marteau paroisse de Rouillon.
  • 3 pièces dont le contrat de mariage du 18/02/1609 devant maître Etienne Chiron notaire au Mans, entre Henri Guillaume natif de Dijon fils des défunts Guillaume Guillaume et Anne Moreau avec Marie Guionneau, et les testaments des dits Guillaume et Guionneau du 01/05/1646 par lequel ils ont fondé deux messes par semaine à perpétuité dans l'église des Minîmes du Mans, et y ont fait bâtir la chapelle de Notre Dame avec une cave devant pour leur servir de sépulture.
  • Une liasse de papiers dont une du 29/05/1625 passé devant maître Jacques Cochery pour une quittance consentié par Daniel Guionneau et Félice Guionneau son épouse de la paroisse de St Benoit.
  • 3 autres pièces dont une déclaration rendue au fief de Posset le 15/05/1707 pour raison de pièces de terres dépendantes du lieu de la Roche, et aussi le bail du lieu de la Brosse.
NB : Cet acte nous apprend une quantité de choses sur la généalogie de la famille Lechat.

L'achat du pré du Bordeau :

Un acte du 21/04/1742 devant Me Jean Fréart et Guy Martigné notaires royaux au Mans nous apprend que François Louis Veron du Verger marchand bourgeois de la ville du Mans demeurant paroisse de St Nicolas  "vend cède quitte transporte et délaisse" au sieur François Lechat capitaine de cavallerie à St Domingue et demeurant au Mans paroisse de la Couture le petit pré clos de haies nommé le pré du Bordeau situé proche la Gonterie paroisse de St Mars d'Outillé (Le sieur vendeur l'avait acquis à Médard Joubert marchand hôte et Magdelaine Touchard sa femme par acte du 12/11/1740 devant Me Touchard notaire de St Mars) qui relève censivement du fief de la Roche St Mars pour la somme de 561 Livres.

NB : François Lechat a ainsi agrandi sa propriété de la Gonterie qui n'est encore que très petite par l'achat de ce petit pré. Cet acte laisse aussi supposer que c'est François Lechat qui est devenu le propriétaire de la Gonterie à la suite de sa mère Marie Girard.


La vente des biens de la famille Lechat à la Famille Brunot :

La Montrée du moulin de Coulevé du 25/04/1747 et son bail du 10/05/1747 devant maître François Cornilleau prouvent que François Lechat chevalier seigneur de Bouttigny et de la Chevallerie est toujours le propriétaire de Coulevé (donc a fortiori de la Gonterie et des Brosses).

Par contre un autre acte du 26/10/1748 devant maître François Cornilleau dit que Messire François Louis Brunot chevalier demeurant ordinairement au Mans paroisse de la Couture et présent en sa maison de la Gonterie baille à Denis Freslon meunier pour lui et pour celle qu'il épousera pour 6 années le moulin de Coulevé occupé actuellement par Pierre Letessier.  Un inventaire des meubles de Pierre Letessier et de défunte Anne Dabouineau a été fait le 17/10/1748, et la vente en sera faite le 29/10/1748, enfin la montrée du Moulin sera faite le 02/11/1748 le tout par maître François Cornilleau.

Le bordage de la Brosse est a son tour baillé par Messire François Louis Brunot ecuyer demeurant paroisse de la Couture à Joseph Benoist et Jeanne Grassin sa femme pour 7 années par un acte du 31/07/1749 passé devant maître François Cornilleau, et dont ils jouissent déjà.

Ces deux actes sont la preuve que la totalité des biens de François Lechat seigneur de Bouttigny et petit-fils comme nous le verrons ci-après de François Lechat et Marie Girard a vendu tous ses biens de St Mars d'Outillé à François Louis Brunot.

Un acte du 07/10/1748 devant Guy Martigné est un reçu entre maître François Lechat écuyer seigneur de la Chevallerie demeurant paroisse de la Couture de François Louis Brunot ecuyer demeurant paroisse de la Couture la somme de 5000 Livres en pièces d'or, argent et monnaies ayant cours suivant les derniers arrêts pour le prix principal des lieux de la Gonterie, du moulin de Coulevé et du bordage de la Brosse et d'une rente foncière de 10 Livres, le tout acqui spar le dit Brunot et la dame Godefroy son épouse du dit sieur Lechat et de son épouse par acte de maître Chevallier le jeune du 16/06 dernier et contrôlé au Mans le 22/06 et insinué à Ecommoy le 06/09 dernier.

J'ai trouvé des minutes de notaire de maître Chevallier l'ainé, mais aucune encore de maître Chevallier le jeune : à poursuivre.


L'abbé Esnault :

Par contre, les études de l’abbé Esnault sur les minutes notariales et les registres paroissiaux de la ville du Mans permettent de suivre l’évolution de la famille Girard puis Lechat, pour comprendre comment les biens initiallement appartenant à François Lechat et Marie Girard sont arrivés à François Lechat seigneur de Bouttigny et de la Chevallerie.

Famille Girard :

Un premier mariage le 30/04/1646 à St Benoit unit René Girard avocat et sieur des Landes fils de Jean Girard et de Renée Arthus avec Marie Guyonneau. Celle-ci devenue veuve se remarie vers 1667 avec François Lepelletier écuyer  sieur du Grignon d’où un contrat de mariage du 14/11/1667. Un testament de François Lepelletier et de Marie Guyonneau est passé devant maître Jacques Doysseau le 26/03/1688. François Lepelletier décède le 16/12/1689 à la Couture, et est inhumé le 26/01/1694 aux Minîmes (acte de sépulture du 26/01/1694 trouvé dans les registres de la Couture). La Gonterie acquise en propre par Marie Guyonneau a donc été transmise à l’un de ses descendants à savoir Marie Girard femme de François Lechat.

NB : tous les renseignements ci-dessous sont confirmés par l'inventaire après décès de Marie Girard de 1737 et détaillé ci-dessus.

François Lechat et Marie Girard :

Marie Girard est la fille du premier mariage de Marie Guyonneau avec René Girard sieur des Landes et avocat en la sénéchaussée et siège présidial de la ville du Mans. Elle épouse le
06/07/1688 à St Pierre la Cour François Lechat conseiller et contrôleur au grenier à Sel. C’est ce François Lechat qui apparaît dans tous les actes concernant les biens de la famille situés à St Mars d’Outillé. Il est né le 29/11/1652 à St Benoit, il est le fils de François Lechat huissier prévôt et de Marie Yvon mariés le 22/11/1650 à la Couture. Il a un frère André Lechat né le 13/11/1658 à la Couture et mort à 75 ans le 25/06/1733 à la Couture, et ancien curé de St Mars la Brière, et aussi une sœur Jeanne Lechat, il en sera question ci-dessous.

NB  sur la famille Lechat :
  • François Lechat est le petit-fils de André Lechat et de Jeanne Levièvre (fait attesté par la succession dont ont bénéficié les Lechat de Sébastienne Lelièvre à priori leur tante et renseignement trouvé dans l'inventaire de Marie Girard en 1737). Jeanne Lelièvre veuve Lechat  est intervenue dans l’histoire de la Gonterie quand à la saisie des biens sur René Raguideau. André Lechat et Jeanne Lelièvre sont cités dès le 31/05/1624 à La Couture pour le baptême de Noël Lechat leur fils.
  • André Lechat et Jeanne Lelièvre sont également les beaux-parents de maître Charles Letessier le notaire attitré de la famille Lechat-Girard sur St Mars d’Outillé par Marie Lechat sa femme (un acte notarié du 15/12/1702 à St Mars d’Outillé atteste que Marie Lechat est héritière de défunte Jeanne Lelièvre veuve de André Lechat pour un bien à la Ruisselée près de la Grand Maison, et l'inventaire après décès de 1737 de Marie Girard fait également mention de Charles Letessier et de Marie Lechat dans la succession de Sébastienne Lelièvre).
  • André Lechat et Jeanne Lelièvre ont également pour fille Anne Lechat qui est l’épouse de maître René Ribault bailly de Sourches demeurant en la paroisse de Rouez en Champagne (dans un acte notarié du 31/12/1684 à St Mars d’Outillé elle prend possession du champ du Grésillon proche le carrefour St Jacques à St Mars à Louis Grassin et Jeanne Grassin débiteurs de la dite, dans un autre acte du 09/10/1688 elle fait exponse à André Rouzé de la métairie du Plessis, le 28/04/1699 elle baille à Antoine Chevrier sacriste et Urbaine Lemeunier sa femme le logis de la Grand Maison (se réservant la chambre haute).
  • Il y a encore une autre famille Lechat sur St Mars d’Outillé, il s’agit de Michel Lechat maître chirurgien demeurant à la Grand Maison près du bourg (et près de la Ruisselée : donc peut être le fils de André Lechat et de Jeanne Lelièvre d’autant que la Grand Maison a appartenu par la suite à Anne Lechat fille d’iceux) qui est inhumé en l’église de St Mars le 07/08/1663 et qui est l’époux de Renée Poupard (c'est cette veuve de Michel Lechat maître chirurgien que l'on retrouve dans le bail de 1692 à Charles Rocher) , d’où :
    • Anne Lechat baptisée le 22/07/1657 et décédée le 14/04/1676  et inhumé dans l’église devant St Sébastien et assistée de sa mère, et dont la marraine est Anne Lechat du Mans.
    • Jeanne Lechat baptisée le 12/08/1658 et dont la marraine est Jeanne Lelièvre veuve de André Lechat huissier royal.
    • Marie Lechat baptisée le 24/08/1659 (la dite née du 06/06/1659).

NB : un acte notarié du 06/12/1750 devant maître François Cornilleau à St Mars d’Outillé où Pierre Lefebvre prêtre curé de St Mars gérant des affaires de la dame Boulard veuve Lechat sieur des Landes demeurant paroisse de la Couture au Mans baille à Pierre Jousse la Grand Maison près du bourg.




La famille Lechat et St Domingue :

François Lechat mari de Marie Girard et Jeanne Lechat fille majeure sa sœur demeurant à St Mars d’Outillé apparaissent dans un acte du 12/01/1706 devant maître Michel Martigné notaire au Mans, ils sont héritiers pour les 2/3 dans dans la moitié de la succession de Jacques Yvon  (leur oncle je pense) écuyer sieur des Landes lieutenant du Roi au gouvernement de St Domingue, par représentation de feue Marie Yvon veuve de François Lechat leur père et mère.  Ils donnent procuration à François Lechat sieur des Landes fils du dit François et neveu de la dite Jeanne pour les représenter dans le règlement de cette succession et spécialement de se transporter à la côte de St Domingue sur leur habitation de Beaulieu.

Le 18/06/1707, un autre acte devant le même notaire stipule que François Lechat et Marie Girard donne procuration à André Lechat leur fils, sieur de la Gonterie (à qui ils avaient donné le titre) pour se transporter lui aussi sur la côte de St Domingue.

Enfin, un dernier acte du 27/11/1708 devant maître Michel Martigné où François Lechat ratifie la transaction faite le 05/08/1707 devant les notaires du conseil supérieur de Léoganne avec René Butet conseiller du Roi au dit conseil de Léoganne qui se fait fort de Marin Butet sieur de la rivière son frère et de Magdelaine et Renée Buttet et héritiers du dit Jacques Yvon (pour l’autre moitié donc) par représentation de leur mère Magdelaine Yvon. Le dit Jacques Yvon avait laissé pour veuve la défunte Marie Ciret dont les frères utérins sont Liger et Jacques Pelé.

NB : Ces actes prouvent que la famille Lechat est resté en contact permanent avec St Domingue, d'ailleurs François Lechat fils aîné est mentionné dans plusieurs acte comme capitaine de Cavallerie à St Domingue
et son frère cadet André Lechat comme capitaine d'infanterie à Léogane à St Domingue.

François Lechat fils :

A la mort de Marie Girard, il semble que ce soit François Girard fils qui soit devenu le propriétaire de la Gonterie et des terres associées (mais rien ne l'avère).

André Lechat son frère était déjà décédé et avait laissé pour veuve Marie Françoise Boulard fille de François Boulard conseiller au présidial en la ville du Mans et et de Marie Drouet de Valoutin (de nombreux actes notariés sont passés au Mans par la veuve de André Boulard et concernant ses biens propres mais aussi ceux de son feu mari, en particulier la métairie des Landes à Fontenay sur Vègre en 1757, le domaine de Beaulieu au quartier des citronniers à Léogane à St Domingue en 1757 et pour lequel il y aura plusieurs dépôts de procurations). André Lechat et Marie Françoise Boulard s'étaient mariés le 10/10/1724 à la Couture au Mans.

Son autre frère Pierre Lechat , prêtre de l'oratoire et qui habitait avec sa mère à la fois en la maison de la rue des Quatre Roues et en celle de la Gonterie est décédé le 01/06/1741 à la Couture au Mans.

Je n'ai que peu d'informations concernant François Lechat fils. Il a dû habiter l'Ile de St Domingue, s'y marier, et y avoir des enfants. Je n'ai pas connaissance du nom de son épouse (mais je pense qu'elle devait s'appeler Escoffier à cause de la procuration par François Lechat son fils et datée de 1746 et qui suit, et de l'acte de baptême en 1746 de François Lechat son petit-fils qui suit). Je connais le nom de son fils à savoir François Girard le futur seigneur de la Chevallerie et de Bouttigny au Grand Lucé.

François Lechat décédera le 17/02/1747 à la Couture au Mans, son fils n'assistant pas à la sépulture car "retenu à la maison".

François Lechat petit-fils et Marie Stapleton :

Dans un acte du 09/01/1744 devant maître Guy Martigné notaire royal au Mans,  Jean Cyprien de Mondragon écuyer et demeurant à la Cour d'Assé le Béranger baille à François Lechat écuyer une maison  dans la paroisse de la Couture qu'il occupe déjà.

Dans un acte du 19/12/1744 devant maître Guy Martigné notaire royal au Mans, François Lechat écuyer donne procuration au sieur des Varennes pour vendre son habitation situéee près du Cap Français à St Domingue.

Un autre acte du 14/01/1746
devant maître Guy Martigné notaire royal au Mans, François Lechat écuyer donne procuration au sieur des Varennes pour le représenter et transiger dans une affaire  avec Monsieur de Chavanne président au conseil supérieur du Cap et Barbe Escoffier et Monsieur Lenormand commissaire ordonnateur au Mississipi et Elisabeth Escoffier son épouse dans la succession de feue dame Escoffier veuve Gerain (il doit s'agir des soeurs de sa défunte épouse).

Enfin dans un acte du 09/10/1746 devant maîtres Michel Faribault et Guy Martigné notaires royaux au Mans, Messire François Lechat écuyer et Marie Stapleton son épouse achètent à  Jean Baptiste Richard de Bouttigny intéressé dans les affaires du Roi et Sophie Angélique Coupard son épouse demeurant rue  Neuve des Petit Champs à Paris, les fiefs et terres de la Chevallerie avec le grand corps de logis et les métairies de la Marquisière, de la Chevallerie, de Bouttigny, de Godineau, de la Pécacière et de la Perdrillière le tout situé au Grand Lucé, ces biens ayant été acquis de par le père et la mère du dit (Jean Baptiste Richard et Julienne Renée Jodon) de Messire Jean Jacques Levayer. Cet acte sera Ratifié le 15/10/1746.

NB : Le château de la Chevallerie (le grand logis dont il est question ci-dessus) est une bâtisse construite vers 1677 par Roland Levayer sur les plans de l'architecte Siméon Garangeau architecte du Roi. Une exposition sur cet architecte s'est tenue en 2007 aux archives départementales.  Ce château fut démoli en partie en 1911, il n'en subsiste que quelques éléments.

Le 18/02/1747 François Lechat et Marie Stapleton vendent le lieu de la Halgrinière situé à Courceboeuf, puis le 13/05/1747 François Lechat et Marie Stpaleton vendent 9 quartiers de vigne situés au Clos Marteau à Rouillon, le tout devant maître Guy Martigné notaire royal au Mans.

Enfin dans un acte du 08/08/1747
devant maître Guy Martigné notaire royal au Mans, François Lechat écuyer seigneur de la Chevallerie et fils de feu François Lechat écuyer secrétaire du Roi maison couronne de france et de ses finances capitaine de cavallerie au quartier du cap français en la l'Ile de St Domingue, et Marie Françoise Boulard veuve de André Lechat des Landes comme mère et tutrice de ses enfants mineurs et propriétaires d'une maison nommée Beaulieu au quartier des Citronniers à Léoganne à St Domingue donnent procuration.

Marie Stapleton appartient à une famille d'origine irlandaise et passée du côté français, pour devenir gourverneur de St Domingue.

François Lechat et Marie Stapleton auront :
  • Françoise née le 01/11/1744 à la Couture (son parrain est François Lechat son grand-père et sa marraine est Marie Françoise Boulard veuve Lechat des Landes sa grande-tante).
  • Marguerite Valentine, née le 07/11/1745 à la Couture (son parrain est Claude Stapleton et sa marraine Louise Stapleton oncle et tante).
  • François Charles Elisabeth, né le 26/11/1746 à la Couture (son parrain est Messire François Charles de Chavanne grond-oncle et sa marraine Elisabeth Lenormand sa grande-tante).
  • Valentin Jacques Louis, né le 05/02/1748 à la Couture (parrain Jacques Stapleton et marraine Louise Stapleton oncle et tante).

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