18 mars 2007
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Ma grand-mère maternelle Raymonde Quatrelivre (1901-1994) était une « pitaude » (de l’hôpital) , c’est à dire qu’elle était de l’assistance publique et n’avait jamais pu savoir ni de qui, ni d’où elle était. A son mariage, elle avait pu avoir accès aux informations portées sur son acte de naissance (c’est la moindre des choses) et avait ainsi appris qu’elle était née à rue de la Bûcherie à Paris dans le 5ème arrondissement (dans l'Hotel Dieu : bâtiment qui n'existe plus), qu'elle était la fille de Berthe Quatrelivre âgée de 25 ans, mécanicienne en confection, demeurant rue du Pélican dans le 1er arrondissement, et rien d’autre.
Je me souviens de ma grand-mère et de son grand questionnement quant à ses origines. Elle aurait voulu savoir, mais l’administration de l’assistance publique avait toujours été sourde à ces attentes, il n’était pas question d’accorder la moindre importance aux requêtes de ces gens nés à la « limite du ruisseau », et preuves de la « mauvaise vie des grandes villes ».
Elle ne savait donc rien, et sa famille, elle se l'était fabriquée avec ses parents nourriciers et ses sœurs d’infortune placées sous le même toit.
Quand j’ai commencé à m’intéresser à la Généalogie à la fin des années 70, je me suis mis en quête de savoir s’il était possible de trouver quelques traces supplémentaires et de lui en faire cadeau. J’ai appris que l’administration de l’assistance publique s’était un peu adoucie et acceptait de communiquer le contenu du dossier en leur possession aux personnes intéressées ou à leurs descendants s’ils en faisaient la demande.
La réponse arriva quelques semaines plus tard, et ne contenait que peu d’informations : Sa mère l’avait placée en nourrice chez une femme de Mayet, puis après un certain nombre de mois, elle ne donna plus signe de vie et ni surtout de paiement. La nourrice en alerta les services de l’assistance publique de la Sarthe, et c’est ainsi que ma grand-mère fut prise en charge vers l’âge de 2 ans et placée à Brette, et c’est là qu’elle fit le reste de sa vie. Les premières familles d’accueil ne furent pas toujours les bonnes, elle fut souvent livrée à elle-même, mais elle finit par être placée dans la famille Loiseau de Brette avec qui elle entretînt de bonnes relations tout au long de sa vie. Il est dommage que ces informations ne lui soient parvenues plus tôt, car elle aurait pu se rendre à Mayet chez cette femme et savoir quelques détails sur sa mère et dans quelles circonstances elle était arrivée à Mayet. Ce n'était donc qu'une énigme supplémentaire.
Moi de mon côté, terminant mes études sur Paris en ces années là, j’en profitais pour effectuer une petite recherche et tracer les Quatrelivre qui pouvaient y avoir vécu : je n’en trouvais que très peu, et surtout je n’ai rien trouvé sur sa mère, ni décès, ni mariage, ni lieu de sépulture. J’ai toutefois trouvé une Marie Aline Quatrelivre originaire d’Amiens et mariée deux fois et décédée à Paris. A tout hasard, j’ai écrit à la mairie d’Amiens, pour leur demander de me trouver la naissance d'une Berthe Quatrelivre et à ma grande surprise, j’ai reçu quelques semaines plus tard la copie de l’acte de naissance de Marie Berthe Quatelivre à Amiens en 1874. Il me fallait donc explorer cette piste et vérifier ces informations.
Quelques années plus tard (la généalogie est une affaire d’années et non de jours), lors d’un passage à Amiens, je me suis rendu aux archives départementales et j’ai poursuivi mon investigation : Les Quatrelivre étaient peu nombreux là aussi, et appartenaient tous à la même famille, le grand père était cabaretier rue de la Queue de Vache, et ses fils, l’un était serrurier (celui dont je descends), l'autre agent de police et le dernier employé des chemins de fer, avaient tous également vécu à Amiens. Marie Berthe Quatrelivre dont j’avais eu l’acte de naissance ne pouvait être mon arrière grand-mère puisqu’elle décéda enfant, mais je trouvais Berthe Emilienne Quatrelivre née en 1871 (j’attendais 1876 : mais l’âge porté sur l’acte de naissance de ma grand-mère pouvait être inexact car l’état civil parisien est l’un des plus pauvres qu’on puisse trouver) et je pouvais donc espérer avoir enfin trouvé mon arrière grand-mère. En une journée, j’ai remonté toute la généalogie de cette famille Quatrelivre qui était en fait originaire de Beauval au nord d’Amiens, et j’en suis resté là pendant des années, espérant avoir trouvé la bonne personne, mais sans en être sûr.
Quand j’ai trouvé ces informations, ma grand-mère était toujours de ce monde et je lui en fis part, elle ne fut que moyennement intéressée, il était peut-être trop tard, elle s’était fabriqué son histoire et s’en était accommodée.
Depuis, je ne suis jamais retourné faire des recherches sur Amiens, je suis seulement passé dans Beauval (sur la RN25) en me rendant à la braderie de Lille. Par contre, internet est apparu entre temps, et j’ai ainsi pu navigué de site en site, et je me suis aperçu qu’il n’y a eu que 29 Quatrelivre nés en France entre 1891 et 1915 (3 à Paris, 25 dans le Pas de Calais et 1 seul dans la Somme), et qu’ils ne devaient guère être plus nombreux dans la période précédente, et donc que la possibilité d’avoir deux Berthe Quatrelivre nées dans les années 1870-1880 est très très faible. J’en ai donc conclu que je devais avoir trouvé la bonne personne, à savoir Berthe Emillienne Quatrelivre née à Amiens, fille de Abel Gustave Quatrelivre originaire de Beauval dans la somme et Marie Aimable Léonide Solente originaire de Mametz et mariés à Amiens.
Je ne sais toujours rien du devenir de mon arrière grand-mère, est-elle décédée ? s’est-elle remariée ? est-elle partie à l’étranger ? Il faudrait pour cela que je refasse des recherches sur Amiens, que je cherche dans les successions, dans les archives des cimetières ou autres.
Avis donc à toute personne ayant une information supplémentaire : j'en suis preneur!
PS : Pour ajouter un petit peu de mystère, mais il ne s'agit peut-être que d'une simple coïncidence
Fin de l'article
Je me souviens de ma grand-mère et de son grand questionnement quant à ses origines. Elle aurait voulu savoir, mais l’administration de l’assistance publique avait toujours été sourde à ces attentes, il n’était pas question d’accorder la moindre importance aux requêtes de ces gens nés à la « limite du ruisseau », et preuves de la « mauvaise vie des grandes villes ».
Elle ne savait donc rien, et sa famille, elle se l'était fabriquée avec ses parents nourriciers et ses sœurs d’infortune placées sous le même toit.
Quand j’ai commencé à m’intéresser à la Généalogie à la fin des années 70, je me suis mis en quête de savoir s’il était possible de trouver quelques traces supplémentaires et de lui en faire cadeau. J’ai appris que l’administration de l’assistance publique s’était un peu adoucie et acceptait de communiquer le contenu du dossier en leur possession aux personnes intéressées ou à leurs descendants s’ils en faisaient la demande.
La réponse arriva quelques semaines plus tard, et ne contenait que peu d’informations : Sa mère l’avait placée en nourrice chez une femme de Mayet, puis après un certain nombre de mois, elle ne donna plus signe de vie et ni surtout de paiement. La nourrice en alerta les services de l’assistance publique de la Sarthe, et c’est ainsi que ma grand-mère fut prise en charge vers l’âge de 2 ans et placée à Brette, et c’est là qu’elle fit le reste de sa vie. Les premières familles d’accueil ne furent pas toujours les bonnes, elle fut souvent livrée à elle-même, mais elle finit par être placée dans la famille Loiseau de Brette avec qui elle entretînt de bonnes relations tout au long de sa vie. Il est dommage que ces informations ne lui soient parvenues plus tôt, car elle aurait pu se rendre à Mayet chez cette femme et savoir quelques détails sur sa mère et dans quelles circonstances elle était arrivée à Mayet. Ce n'était donc qu'une énigme supplémentaire.
Moi de mon côté, terminant mes études sur Paris en ces années là, j’en profitais pour effectuer une petite recherche et tracer les Quatrelivre qui pouvaient y avoir vécu : je n’en trouvais que très peu, et surtout je n’ai rien trouvé sur sa mère, ni décès, ni mariage, ni lieu de sépulture. J’ai toutefois trouvé une Marie Aline Quatrelivre originaire d’Amiens et mariée deux fois et décédée à Paris. A tout hasard, j’ai écrit à la mairie d’Amiens, pour leur demander de me trouver la naissance d'une Berthe Quatrelivre et à ma grande surprise, j’ai reçu quelques semaines plus tard la copie de l’acte de naissance de Marie Berthe Quatelivre à Amiens en 1874. Il me fallait donc explorer cette piste et vérifier ces informations.
Quelques années plus tard (la généalogie est une affaire d’années et non de jours), lors d’un passage à Amiens, je me suis rendu aux archives départementales et j’ai poursuivi mon investigation : Les Quatrelivre étaient peu nombreux là aussi, et appartenaient tous à la même famille, le grand père était cabaretier rue de la Queue de Vache, et ses fils, l’un était serrurier (celui dont je descends), l'autre agent de police et le dernier employé des chemins de fer, avaient tous également vécu à Amiens. Marie Berthe Quatrelivre dont j’avais eu l’acte de naissance ne pouvait être mon arrière grand-mère puisqu’elle décéda enfant, mais je trouvais Berthe Emilienne Quatrelivre née en 1871 (j’attendais 1876 : mais l’âge porté sur l’acte de naissance de ma grand-mère pouvait être inexact car l’état civil parisien est l’un des plus pauvres qu’on puisse trouver) et je pouvais donc espérer avoir enfin trouvé mon arrière grand-mère. En une journée, j’ai remonté toute la généalogie de cette famille Quatrelivre qui était en fait originaire de Beauval au nord d’Amiens, et j’en suis resté là pendant des années, espérant avoir trouvé la bonne personne, mais sans en être sûr.
Quand j’ai trouvé ces informations, ma grand-mère était toujours de ce monde et je lui en fis part, elle ne fut que moyennement intéressée, il était peut-être trop tard, elle s’était fabriqué son histoire et s’en était accommodée.
Depuis, je ne suis jamais retourné faire des recherches sur Amiens, je suis seulement passé dans Beauval (sur la RN25) en me rendant à la braderie de Lille. Par contre, internet est apparu entre temps, et j’ai ainsi pu navigué de site en site, et je me suis aperçu qu’il n’y a eu que 29 Quatrelivre nés en France entre 1891 et 1915 (3 à Paris, 25 dans le Pas de Calais et 1 seul dans la Somme), et qu’ils ne devaient guère être plus nombreux dans la période précédente, et donc que la possibilité d’avoir deux Berthe Quatrelivre nées dans les années 1870-1880 est très très faible. J’en ai donc conclu que je devais avoir trouvé la bonne personne, à savoir Berthe Emillienne Quatrelivre née à Amiens, fille de Abel Gustave Quatrelivre originaire de Beauval dans la somme et Marie Aimable Léonide Solente originaire de Mametz et mariés à Amiens.
Je ne sais toujours rien du devenir de mon arrière grand-mère, est-elle décédée ? s’est-elle remariée ? est-elle partie à l’étranger ? Il faudrait pour cela que je refasse des recherches sur Amiens, que je cherche dans les successions, dans les archives des cimetières ou autres.
Avis donc à toute personne ayant une information supplémentaire : j'en suis preneur!
PS : Pour ajouter un petit peu de mystère, mais il ne s'agit peut-être que d'une simple coïncidence
- Dans mons ascendance Picarde, j'ai plusieurs Sevin qui apparaissent. Mes Sevin sont tous de Beauval.
- La dernière représentante de la famille Garnier propriétaire de la maison de la Gonterie et qui a loué puis vendu la ferme de la Gonterie à mes parents avait une grand-mère qui s'appelait Sevin. Ses Sevin sont de St Mars d'Outillé, puis avant du Mans, et avant de ............ Beauquesne dans la Somme situé à 6 km de Beauval!
Fin de l'article
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